Le Duffle Bag est un grand sac généralement utilisé comme sac de voyage, week-end ou pour le sport.
J’ai eu en donation un vieux sac en cuir de ce type qui a été laissé dans un coin d’une cave pendant plusieurs années.
Je l’ai récupéré sans réel espoir de pouvoir en tirer quelque chose, même pour des petites pièces à couper dedans.
Le sac était blanchi par la poussière et la terre. Il sentait fortement la moisissure et l’humidité. Il était déchiré et craquelé sur plusieurs endroits. La couture s’effilochait. La bouclerie était rouillée.
J’ai tout de même tenter la restauration de ce Duffle Bag vintage !
Le nettoyage
La première étape de la restauration du Duffle Bag consiste au nettoyage ! Comme je le pensais irrécupérable, j’ai réalisé ce que tout artisan du cuir vous dira de ne SURTOUT PAS faire ! C’est-à-dire, de le plonger dans l’eau. Le cuir déteste ça !
Et pourtant, je l’ai mis en baignoire, pommeau de douche et j’ai tourné l’eau chaude.
Après avoir enlevé une bonne partie de la saleté, j’ai pu constater que sous toute cette poussière, se cachait un très beau vieux cuir. Un cuir qui tire sur l’ancien, le vintage, tout joliment de très bonne qualité et d’aspect général en bon état. Je l’ai alors laissé sécher plusieurs jours pour procéder à la suite.
Une fois sec, j’ai décousu toutes les pièces déchirées, craquelées. J’ai enlevé la bouclerie rouillée par le temps et incrustée de moisissures.
Il ne me restait que le corps principal du sac !
Après quoi, je l’ai lavé une seconde fois au savon noir et j’ai frotté abondamment la pièce, côté fleur mais aussi côté croûte. J’ai cessé le nettoyage jusqu’à ce que l’eau initialement noire devienne claire et limpide. Puis, séchage encore plusieurs jours.
J’ai traité ensuite la totalité de la pièce en lui appliquant de la terre de Sommières. Elle a pour fonction d’enlever les tâches sur le cuir mais aussi d’éliminer les mauvaises odeurs et la moisissure. J’ai lavé une dernière fois le sac pour enlever les résidus de terre de Sommières et laissé sécher encore plusieurs jours.
L’hydratation
La seconde étape de la restauration du Duffle Bag a été de le remettre en forme. L’hydratation sur un cuir aussi ternit et séché par le temps est primordial et incontournable pour la restauration.
J ‘ai d’abord teinté la pièce (côté fleur du cuir) dans sa couleur d’origine en marron brun et de manière irrégulière pour conserver son aspect vieilli. Puis, à l’aide d’un chiffon, je lui ai appliqué un rehausseur de couleur qui a également la fonction d’hydrater et d’assouplir le cuir.
Le rehausseur de couleur ne suffisant pas à hydrater une pièce aussi importante, j’ai fais des « bains » d’huile de pied de bœuf pendant plusieurs jours. Par « bains », j’ai appliqué très généreusement l’huile (j’ai même eu la main plutôt lourde) à l’extérieur du sac mais également à l’intérieur.
Quand le sac eut repris sa forme d’antan, je l’ai imperméabilisé à l’aide d’un cirage maison. Cet encaustique, je l’ai fabriqué sur la base d’essence de térébenthine, de cire d’abeille et d’huile de lin. (Vous pouvez retrouver la recette en cliquant ICI).
Pour le lustrage, il m’a suffit d’appliquer le cirage sur toute la pièce et, à l’aide d’un chiffon (type chamoisine), de frotter généreusement.
Fabrication des accessoires
Toutes les autres pièces du sac qui ont été décousues ont été refaites à neuf : poche avant, poches latérales, lanières, sangles, anses et bouclerie.
Après avoir pris les mesures nécessaires et réalisé des patrons pour chacune d’entre elles, je les ai travaillées individuellement et montées sur le sac.
- Patronage
- Coupe
- Marquage des repères pour la couture à l’aide des griffes à frapper
- Finition des tranches au Tokonole (gomme adragante)
- Couture à la main au point sellier au fil de lin ciré caramel
- Pose des boucles et rivets
J’ai réalisé les anses du sac à l’aide de torons internes (cordes). Leurs tranches ont été finies à la teinture marron et à la cire d’abeille.
Pour terminer cet article, je vous place, un petit montage vidéo de la préparation au montage des pièces remplacées sur le sac.