Lusia – Artisan du cuir

Le repoussage : la sculpture du cuir

Le repoussage consiste à sculpter le cuir en le martelant afin de mettre un dessin en relief. Les fibres du cuir sont alors écrasées autour du dessin.

La partie repoussage est la partie que j’utilise le plus souvent dans mes travaux et dans laquelle je prend beaucoup de plaisir à réaliser. Néanmoins, c’est un travail qui demande précision mais aussi de la patience.

(A ne pas confondre avec l’embossage qui consiste à graver à chaud à l’aide d’un fer chauffé.)

Pour ce faire, j’utilise un certain nombre d’outils.

Le cuir

Seul le cuir à tannage végétal est utilisé pour du repoussage car, ne contenant pas de tanins au chrome, les pores ne sont pas bouchées et le cuir n’est donc pas imperméable.

De l’eau et une éponge propre

Il faut bien humidifier le cuir avant tout travaux car les motifs seront marqués plus profondément et feront bien ressortir les reliefs.

Ne pas hésiter à repasser régulièrement l’éponge sur le cuir car le travail de repoussage pouvant être assez long, il faut bien veiller à ce que le cuir reste humide.

Le support de frappe

Afin d’éviter les rebonds du maillet et permettre un marquage plus profond, la plaque de granit est indispensable. Sa densité et son poids doivent être conséquent.

Un stylet traçoir

Après avoir dessiné mon motif sur un calque et humidifié mon cuir, je viens poser ma feuille de calque et j’utilise le stylet pour reporter le dessin.

Ce dessin sera seulement transféré légèrement mais me servira de repère pour la suite.

Le swivel knife

On l’appelle aussi couteau à ouvrir ou couteau pivotant.

Après le report de mon dessin sur le cuir, je viens « ouvrir » le cuir avec le swivel. Il ne s’agit pas de couper ou de trancher le cuir mais seulement de l’entailler.

Cela demande beaucoup de pratique et de dextérité pour suivre les courbes des motifs à ciseler car cette étape est irréversible.

On incise généralement le cuir sur 1/3 de son épaisseur. Plus la profondeur d’incision est importante, plus le relief du dessin sera marqué. 

Les matoirs

Les matoirs représentent l’essentiel du travail lors du repoussage. Ces outils à frapper en métal permettent de sculpter le cuir.

Après l’incision du cuir au swivel, on frappe le matoir sur le cuir en maintenant l’outil bien perpendiculaire au cuir tout en le déplaçant afin de ne pas créer d’irrégularités sur le cuir.

Entre les matoirs « background » pour travailler le fond du dessin, les « bevelers » pour donner du relief, les matoirs de camouflage pour créer des bordures décoratives, les matoirs décoratifs représentant un motif, les « basketweaves » pour créer des fresques, il en existe de nombreux modèles de part leurs formes, tailles différentes ou l’utilité sur votre dessin.

Le maul

Moi, j’appelle ça un maul et d’autres, l’appelle le maillet.

On l’utilise pour frapper les matoirs sur le cuir lors du repoussage. C’est un outil plutôt lourd (de 400 à 600g)

Sa forme si particulière offre un meilleur équilibre et une meilleure précision entre le manche et la tête.

La cuillère

Non, il ne s’agit pas de cuillère de cuisine. On l’appelle aussi le modeleur. Elle possède un coté rond et plat et l’autre coté est doté d’une boule à son extrémité.

Je l’utilise à la fin de mon travail de repoussage au matoir pour travailler la finition ou lisser les bords.

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